19 juillet 2014
Matthieu adolescent : un bonobo comme les autres ?
19 décembre 2013
Séraphin Verre
La simplicité de la vie rurale de la fin de la Belle époque décrite au début du livre fait écho au caractère « simplet » de la mère de « Zéravin », comme elle aime appeler ce fils que sa famille s’obstine à vouloir baptiser Gustave. Séraphin grandit, étrange, muet, ni spécialement choyé, ni rejeté, non plus… Sur sa route, il trouve toujours de « braves gens », prêts à l’aider et même à l’aimer malgré la bizarrerie de son comportement. La figure d’Ernest, un vieux maître verrier qui le prend sous son aile pendant la Grande Guerre, est particulièrement attachante. Lui comprend bien que le monde étrange de Séraphin est finalement plus « normal » que la réalité lunaire qui entoure son village réquisitionné par l’armée allemande et sa terre pilonnée par les tirs d’artillerie. Une belle amitié, toute en pudeur, se tisse entre le vieil Ernest et un officier allemand qui, lui aussi, au milieu de ce monde devenu fou, prend Séraphin tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit.
19 juillet 2013
Autisme, ABA et jeu
Voici un petit florilège des réflexions les plus justes (selon moi) de Ron Leaf et John McEachin sur le jeu :
« Etre capable de jouer de manière fonctionnelle avec les autres va accroître le bonheur de l’enfant. […] En outre, savoir jouer l’aidera également à acquérir des compétences cognitives abstraites. »
« Jouer est un cheminement important qui mène à l’amélioration du langage et à l’apprentissage en général. » (chapitre 11, compétences sociales et capacités de jeu).
17 juillet 2013
Autisme et psychoéducation
14 novembre 2012
Autisme et émotions
14 août 2012
Phaenomen
11 juin 2012
Matthieu, Toto, Adèle et la Théorie de l'Esprit
Bien que Matthieu ait un relativement haut niveau de fonctionnement et bien qu'il nous épate jour après jour par ses progrès, il est clairement déficitaire en ce qui concerne la "lecture de l'esprit".
J'en ai eu deux exemples récents aux travers de ses lectures.
Matthieu adore les albums de la collection "Les blagues de Toto" de Thierry Coppé. Mais il ne comprend pas pourquoi les personnages ont toujours l'air consterné en entendant les réflexions de Toto. Et pour cause: à bien des égards, il voit les choses sous le même angle que Toto.


Un autre exemple. Matthieu et Agathe ont une belle petite collection des "Drôles de petites bêtes" d'Antoon Krings (Gallimard Jeunesse). Adèle la sauterelle, dans l'opus qui lui est consacré, est particulièrement étourdie. Elle échange deux lettres, si bien qu'il devient difficile de suivre qui parmi les personnages de l'histoire reçoit quoi à la place de qui et qui est au courant de quoi. Alors que je questionnais les enfants sur ce dernier point, Agathe a donné la bonne réponse sans la moindre hésitation tandis que Matthieu tombait dans le piège que je lui tendais : il a répondu ce qu'il savait lui et non ce que savaient les personnages. L'illustration parfaite de Sally et Anne.
Bref, il y a un gros travail à faire avec lui sur ces questions de changement de point de vue. Je m'y attellerai cet été.
Encore un mot, pour finir, sur Apprendre aux enfants autistes à comprendre la pensée des autres. Cet ouvrage est un guide pratique très concret, abondamment illustré, destiné -en 5 niveaux à chaque fois- à faire travailler à des enfants avec autisme la compréhension des émotions, celle de "l'état informationnel" et le jeu de faire semblant. Matthieu est déjà bien au-delà du cinquième niveau concernant le faire semblant mais le guide pourrait m'être précieux pour tout ce qui a trait à la compréhension des fausses croyances.
3 juin 2012
Formidable Cerveau et psycho...
Ce numéro 51 de Cerveau et psycho comporte aussi de nombreuses références bibliographiques que je compte bien exploiter.
A noter aussi pour mai 2012 une double-page sur l'autisme dans le mensuel La recherche (n° 464).
27 avril 2012
L'arrière-grand-mère de Matthieu (87 ans) se documente sur l'ABA
Je n'ai pas lu ce témoignage : je ne me permettrai donc pas d'émettre un quelconque avis à son sujet.
Ma grand-mère y a manifestement appris beaucoup de choses. Elle m'a questionnée sur la spécificité du syndrome d'Asperger, sur l'ABA qu'elle a trouvé difficile à mettre en oeuvre. Elle m'a demandé si nous appliquions cette méthode, ce que j'en pensais. Ce à quoi j'ai répondu qu'il fallait des professionnels pour appliquer l'ABA dans sa globalité et que c'est une méthode efficace. Je lui ai aussi dit que, sans le savoir, Thierry et moi avions fait un soupçon d'ABA dans notre stimulation par le jeu.
Quand Matthieu lui a téléphoné pour la rassurer sur son état (c'est bien sûr moi qui ai demandé à Matthieu de faire cette démarche), elle a pleuré, de joie cette fois. Elle m'a toutefois confié avoir été ébranlée quand elle a compris qu'on ne guérissait pas de l'autisme. A la lumière de tout ce que je sais sur les caractéristiques de ce trouble neuro-développemental aujourd'hui, je regrette d'avoir laissé un point d'interrogation à la fin de mon témoignage concernant une éventuelle guérison. Evidemment qu'on ne guérit pas de l'autisme ! J'ai expliqué à mémère que l'on pouvait continuer à aider Matthieu à vivre le mieux possible avec ce handicap.
Quand Matthieu prend conscience de l'amour que son arrière-grand-mère lui porte, cette dernière l'aide aussi, à sa façon...
15 avril 2012
Matthieu professeur de lecture avec la méthode Borel-Maisonny
Agathe a une excellente maîtresse, qui sait bien y faire pour éveiller la conscience phonologique de ses petits élèves. Comme son grand-frère en son temps –sur ce point, il n’avait absolument aucun retard-, Agathe est donc, à 5 ans et demi, bien engagée sur la voie de la lecture.
A la maison, Matthieu joue spontanément au petit professeur : avec un remarquable sens de la pédagogie, il fait lire sa sœur. Il utilise pour l’aider la méthode Borel-Maisonny qu’il apprend à maîtriser seul en compulsant mon exemplaire de Bien lire et aimer lire. J’utilise cette méthode phonétique et gestuelle avec mes élèves d’ULIS, ce qui explique que le livre traîne souvent sur mon bureau. Matthieu s’est montré très enthousiaste la première fois qu’il m’a vue imprimer des photographies des gestes correspondant aux sons ON, IN, AN… en vue de les afficher dans ma salle. Dès lors, il n'a eu de cesse que d'apprendre les gestes et de lister les sons.
L’usage des gestes peut facilement prendre une tournure ludique. Matthieu l’a compris : il est un très bon professeur de lecture ! Pour ma part, je me contente d'écouter Agathe chaque fois qu'elle a envie d'essayer de me lire quelque chose. Elle a le temps, elle est jeune, il ne faut pas la forcer à lire si elle n'en a pas envie.
31 décembre 2011
Lettres à un Petit Prince sorti de sa bulle

Je conseille évidemment et le livre et la méthode. Le jeu est une clé –sinon LA clé- pour stimuler un enfant avec autisme : j’en ai la conviction, comme chacun sait.
Je profite de ce petit message pour évoquer ma déception à la lecture du magazine Déclic. Dans le dossier qui était consacré à l’autisme, il y a quelques mois, le jeu était présenté par les journalistes comme intéressant mais à prendre avec des pincettes car ce n’était pas conseillé par les hautes instances qui se penchent sur la question de l’autisme en France actuellement.
Comment peut-on être aussi méfiant ? Même en admettant qu’une stimulation intensive par le jeu ne soit pas efficiente pour tous les enfants –ce dont je doute-, à tout le moins, cela ne peut leur faire de mal ! Le jeu fait par essence partie de l’enfance. Tous les enfants jouent et c’est l’absence de jeu qui est anormale. S'amuser autour de jeux de société ne peut représenter un danger quelconque.
Inutile de dire que, déçue, j’ai renoncé à m’abonner à ce magazine…
25 août 2011
6 mars 2011
"Rosa candida" : comme un aimant...

21 octobre 2010
Laurent Mottron : L'autisme,une autre intelligence.

Je voulais m'attaquer à la lecture de cet ouvrage depuis longtemps. J'ai enfin pris le temps de m'y mettre et le peu que j'ai lu me paraît absolument remarquable. L'ouvrage est peut-être un peu trop technique pour une première lecture sur l'autisme mais quand on connaît déjà bien le fonctionnement autistique, on peut, grâce à lui, considérablement affiner ses connaissances sur les TEDSDI (Troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle). Matthieu appartient clairement à cette catégorie. Comme lui, d'après certaines recherches dont Laurent Mottron se fait l'écho, 67 % des autistes n'auraient pas de déficience intellectuelle. Cette évaluation va à l'encontre de bien des idées reçues et peut avoir d'importantes incidences sur le plan du diagnostic et de la prise en charge de beaucoup de TEDSDI qui s'ignorent, puisque leur intellect "dans la norme" a souvent fait que les psychiatres répugnaient à les diagnostiquer clairement TED. C'est du reste ce qui serait arrivé à Matthieu si je n'avais pris le taureau par les cornes pour comprendre de quoi il souffrait.
Les connaissances les plus récentes en neuropsychologie de l'autisme sont présentées dans ce livre qui donne d'utiles éclairages sur le fonctionnement de la mémoire, par exemple, ou encore sur les praxies et les apprentissages.
J'ai hâte de terminer la lecture de cet ouvrage érudit et passionnant. Je crois que cette lecture va me permettre d'enrichir la présentation sur l'autisme que je dois faire à la rentrée aux responsables d'Ulis de mon académie.
11 octobre 2010
Le bizarre incident du chien pendant la nuit.

17 juin 2010
Les troubles du comportement (G. Laxer et P. Trehin)

En janvier dernier, j'ai entendu à Suresnes Gloria Laxer, dont j'ai acheté le livre (écrit avec Paul Trehin) intitulé Les troubles du comportement associés à l'autisme et aux autres handicaps mentaux (A.F.D, nouvelle édition de 2008).
Cet ouvrage est clair, destiné aussi bien aux parents qu'aux professionnels. J'y ai retrouvé quelques uns des principes que je mets moi-même en avant dans mon témoignage :
- il faut être en permanence à l'écoute pour identifier les causes des comportements inappropriés, en ayant toujours à l'esprit la possible existence de troubles sensoriels (qui perturbent souvent les personnes autistes)
- il ne faut jamais négliger les causes organiques de troubles du comportement
[Une de mes amies a un petit cousin autiste qui ne communique pas mais cumule les comportements inadaptés. Il y a peu, sa maman l'a trouvé en sang : il souffrait de très graves troubles de l'intestin que personne n'avait soupçonnés mais qui, très certainement, devaient l'indisposer depuis des semaines. Il a fallu l'opérer d'urgence. Il est encore convalescent mais je serais curieuse de savoir si l'amélioration de sa santé physique sera suivie d'une baisse significative de ses troubles du comportement. Il faut l'espérer en tout cas.]
- il ne faut pas sous-estimer le niveau de compréhension d'une personne avec autisme (il peut être plus élevé que ses capacités à s'exprimer et à communiquer)
- il faut expliquer les choses potentiellement effrayantes pour les rendre plus tolérables (surtout si elles surviennent par surprise).
Les auteurs ont conçu une "fiche de comportement" qu'ils reproduisent dans leur ouvrage.
Gloria Laxer est par ailleurs très attentive à une lecture développementale des comportements des enfants avec autisme.
16 mai 2010
"Joueurs de nature" (Marc Pouyet)





19 avril 2010
Une intéressante définition de la peur
C'est avec une réelle impatience que je vais en achever la lecture tout à l'heure, durant les dix interminables heures de train au terme desquelles je devrais enfin rentrer à la maison.
Le roman retrace l'invraisemblable odyssée à travers les Etats-Unis d'un jeune garçon précoce (surdoué). On ne se refait pas : même quand je me détends, mon cerveau est toujours prêt à faire des connections entre ce qu'il voit, ce qu'il lit, ce qu'il observe et cette question de l'autisme qui a fini par faire partie intégrante de ma vie. Mon mode de fonctionnement étant ce qu'il est devenu, j'ai donc noté avec grand intérêt cette toute petite phrase légendant un croquis de la page 261 :
" La peur est la somme de nombreux détails sensoriels".
Il me semble que cette définition est très pertinente, surtout concernant les autistes, dont l'hypersensorialité fausse le rapport au monde, en rendant les stimuli insupportables et, de ce fait, effrayants.
Oui, cette définition me plaît décidément beaucoup. Et puis grâce à elle, je peux recommander ce roman qui, sinon, aurait fait figure de hors-sujet sur ce blog...
19 février 2010
"Autisme et parentalité" de Christine Philip

"La personne autiste et le syndrome d'Asperger" de Jean-Charles Juhel
