11 juillet 2012

Une petite fille très (trop ?) réceptive aux difficultés de son frère...


J’ai déjà évoqué plusieurs fois à quel point Agathe était fine quant à la perception des difficultés de son frère. Comme elle n’a ni les yeux ni les oreilles dans sa poche, elle a surpris –et remarquablement compris - plus d’une conversation qui avait trait à l’autisme. Avec une maturité (elle n’a que 5 ans et demi) assez surprenante, elle nous livre de temps à autre ses petites réflexions sur le fonctionnement de son frère. Cela m’inquiète parfois de la savoir si sensible à tout cela mais le pire serait qu’elle se pose des questions sans obtenir de réponses ou qu’elle ne parle pas de ce qu’elle ressent. Comme elle s’exprime et qu’elle est toujours sautillante et joyeuse, on se dit que tout cela ne nuit pas à son équilibre même si nous avons parfois peur que l’empathie qu’elle manifeste envers son frère n’aille de pair avec une grande inquiétude. Nous devons être vigilants et ça n’est pas toujours facile. Il faut toujours trouver les mots justes, vrais et rassurants en même temps et nous espérons ne pas faire trop d’erreurs.
J’ai noté ce petit échange que nous avons eu toutes les deux, un échange qui témoigne de la grande intuition d’Agathe et donne une idée de l’enjeu que peut représenter le handicap d’un enfant au sein d’une fratrie :
         Agathe : « - Mon vœu, c’est d’être danseuse étoile. Et toi, maman ?
-         Que Matt et toi soyez heureux.
-         Alors j’ai un deuxième vœu : que Matthieu n’ait plus autisme. »

Le 6 mai dernier, alors que Matthieu était dans une mauvaise période et que, visiblement –je m’en suis d’ailleurs beaucoup voulu et je m’en veux encore- je n’arrivais pas à donner le change :
         Agathe : « Pauvre Matthieu, t’as vraiment pas de chance dans la vie ! »
« Maman, pourquoi tu fais cette tête ?
-         Je m’inquiète pour Matt.
-         Tu veux un thé, une tisane ? Moi aussi, je m’inquiète pour lui. » Evidemment, il a fallu la rassurer, lui dire que ces passages à vide arrivaient parfois et que nous allions aider Matt à les surmonter, que notre inquiétude n’allait pas durer parce qu’il irait encore mieux après. Elle a très bien compris et comme tout s’est passé comme je le lui avais expliqué, elle a été vite rassurée.