22 janvier 2010

"Haïku, le géant des saisons" par Arnaud Hug


Encore un livre déniché par hasard à la bibliothèque ! J'ai déjà écrit un long message où j'exprimais mon admiration pour l'art poétique japonais du Haïku. Autant dire que quand Matthieu m'a présenté le grand livre d'Arnaud Hug, Haïku, le géant des saisons, paru en 2008 chez Alice Jeunesse, j'ai appuyé son choix avec enthousiasme...
Matthieu et moi avons dévoré ensemble ce magnifique conte relatant le réveil des saisons grâce aux haïkus du grand-père de la petite Lena. Le lien entre haïkus et mémoire, qui explique mon attrait pour cette poésie "photographique", est évoqué avec subtilité dans le récit. Matthieu a voulu en savoir plus sur ces petits poèmes et je lui ai montré mon petit carnet. Il a souhaité inventer un haïku :

Ce matin, il gèle.
Myriam s'occupe bien
De Matthieu.
La palette lexicale du haïku est très riche et plutôt concrète. Ce genre littéraire pourrait être réellement parlant pour Matthieu, dont la tournure d'esprit comprend si mal ce qui est trop imagé. La précision du vocabulaire ne lui fait pas défaut et sa vision par le détail pourrait très bien s'accommoder de la minutie avec laquelle les haïkus saisissent l'instant. Certes, les émotions subtiles que traduisent les "vrais" haïkus ne seront peut-être jamais décodées par Matthieu, mais j'aime l'idée que cette culture fasse partie de sa vie, même sous une forme "primaire". N'oublions jamais que c'est aussi par la culture que l'intégration est possible.

Nous sommes le 30 janvier. Je suis rentrée hier de Suresnes où j'ai passé une semaine pour terminer ma formation sur la scolarisation des élèves autistes. Avant de partir, j'avais donné un petit "carnet à haïkus" à Matthieu, qui l'avait rangé dans sa table de nuit. Il y a écrit ce qu'il appelle un"haïku". Il s'agit en fait de petites phrases racontant les moments forts d'une journée qui l'a particulièrement marqué. On est loin de la poésie japonaise mais quelle merveille de lire l'amorce d'un récit sous la plume de Matthieu !
Demain, je lui proposerai de glisser son carnet dans la valise qu'il emmènera en classe verte. Avec un peu de chance, il y consignera chaque soir une ou deux phrases pour ses parents !