12 août 2009

Marionnettes, poupées, "vilaines statues", automates... : ouste l'autisme !











Matthieu a fait un grand progrès durant nos vacances en Toscane : il a appris à contrôler sa peur des poupées, marionnettes et autres automates...





A l'entrée du tunnel du Saint-Gottard, il y a un automate qui agite un drapeau. Il avait terrifié Matthieu l'année dernière et bien sûr, Matt s'en souvenait... Il l'a immédiatement repéré sur le bord de l'autoroute -il faut dire que dans un bouchon de deux heures, on a le temps de regarder le paysage... Matt nous a déclaré que, cette fois, il n'aurait pas peur; il a ri avec son papa et fièrement, nous avons proclamé "ouste l'autisme" pour bien signifier que son courage face à l'automate était une victoire remportée sur la maladie.


A Castagneto-Carducci -un charmant petit bourg médiéval- trônait une statue représentant une vieille femme. Avec bien des précautions et une angoisse manifeste, Matt s'en est approché. Sur mon invite, il a fini par la toucher avant de poser pour une photo souvenir. Nous avons dit "ouste l'autisme", notre nouveau cri de guerre.


Au mini golf, quelques jours plus tard, Matt a été accueilli par une imposante statue de soldat. Il a sautillé autour d'elle durant quelques minutes puis il l'a touchée et a crié "ouste l'autisme". Encore un pas était franchi.

L'apothéose a eu lieu à Bergame, où nous avons eu la chance d'assister à un spectacle de marionnettes d'Arlequin -Bergame, où nous avons passé deux jours sur le chemin du retour, est la cité de la commedia dell arte. Malgré la barrière de la langue et un reste d'appréhension (visible sur la photo : il esquisse le geste de se boucher les oreilles), Matt a ri avec les autres enfants. Très fier, il a dit que ce spectacle avait été son moment préféré et il a claironné "ouste l'autisme".

Hier, Matt a repéré une poupée en paille, juste devant l'emplacement où était garée notre voiture. Il l'a regardée fixement puis m'a déclaré ne pas avoir peur et j'ai eu droit à un bel "ouste l'autisme". Quand je repense aux hurlements qu'il poussait il y a encore deux ans devant de telles poupées, je suis impressionnée par son courage. Il lutte bravement car il a conscience de sa maladie et du caractère pathologique de ce type d'angoisse. C'est une chance pour lui qu'il ait pu progresser au point d'acquérir cette conscience. Son courage l'aidera encore à maîtriser ses réactions. Dans certaines circonstances, Matt est capable d'auto-agir sur son comportement.

Pendant que je rédigeais ce message, Matt s'est relevé et m'a dit : "J'ai lu monsieur Grognon mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Maman, invente-moi une histoire !" Et je lui ai inventé une histoire d'automate et de petit garçon. Pour demain, il m'a commandé une histoire de poupée. Après demain, il veut une histoire de statue... Ouste l'autisme !