29 juin 2009

Matthieu "joue au maître"




Maintenant que les beaux jours sont là, Matt fonce dans le jardin, dès qu'il a terminé son goûter, pour faire de la balançoire.


Il y a quelques jours, après sa séance de balançoire, il a décidé de jouer "au maître". Agathe et moi devions être ses élèves. Nous avons installé une petite table devant la balancelle où Agathe et moi avons pris place. Puis Matt nous a concocté de petits exerices (coloriage, calcul...) sur le modèle de ceux qu'il effectue quotidiennement à l'école (cf. ci-dessus). Il nous a distribué des A, des sourires et des feux rouges ou verts (pour évaluer notre comportement) avec beaucoup de sérieux.
C'était super chouette. Tous les enfants jouent "à la maîtresse" mais quand je repense au fait que nous avons dû apprendre à Matt à faire semblant, je suis épatée par la spontanéité de ce jeu.

Agathe fait si bien semblant : à deux ans et demi, elle joue au docteur, à la poupée, à faire le ménage... C'est si naturel pour elle de faire ce que Matthieu a laborieusement appris à quatre ans passés. A son contact si frais et si spontané, notre Matthieu, pour qui rien ne semble inné, progresse beaucoup.
Ils jouent aux "Trois brigands", au chevalier et à la princesse...

Les jeux de faire-semblant libres et spontanés sont, paraît-il (je l'ai lu dans un numéro de Cerveau et psycho au sujet duquel j'ai écrit un petit message, il y a quelques mois), ce qu'il y a de mieux pour progresser. Nous le constatons tous les jours...


En ce moment, Matt va très bien (il a perdu tout à l'heure sa 6ème dent sans sourciller). Comme il n'est plus replié sur ses peurs, le cercle vertueux est de nouveau en place et je constate avec plaisir qu'il est de nouveau mieux intégré dans la cour de récréation.


Matthieu "s'auto-analyse" avec beaucoup de finesse ("Tu vois maman, je ne fais pas d'autisme") chaque fois qu'il se trouve dans une situation normalement difficile à vivre pour lui. Cela fonctionne si bien qu'il parvient même à contrôler son côté "mauvais perdant" quand nous faisons des jeux de société. Nous devons tout cela à la boîte dévoreuse d'autisme.
Je sais que je commence à radoter mais je le répète encore, cette boîte est un outil fabuleux que je recommande à tous les parents. Evidemment, j'ai bien conscience que si l'intelligence de Matthieu n'avait pas été laissée intacte par la maladie, cette boîte serait inutilisable.