J'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur ce thème.
A deux reprises les jours derniers, Matt s'est jeté sur ses feutres alors qu'il rencontrait des difficultés (cognitives dans un cas; comportementales dans l'autre) et il a exprimé le tout à travers un dessin.
Sur ce premier dessin, Matthieu a représenté des notes de musique (anthropomorphes, notons-le). Les "Toc" représentent les battements du métronome. Matt a beaucoup de mal avec le rythme. Il ne le sent pas naturellement. Pour l'aider à jouer, je frappe la pulsation sur son épaule mais je ne sais pas si cela l'aide. Je prends aussi ses toutes nouvelles figurines en plastique de "Monsieur Curieux", "Monsieur Glouton" et "Madame Je sais tout" et je fais en sorte que Matt ait l'impression que ce sont elles qui impriment le tempo. Cela l'amuse et il se prête volontiers à l'exercice mais la route est longue, j'en ai peur, avant qu'il ne fasse de réels progrès sur le plan rythmique. Ce dessin, il l'a fait seul, comme s'il avait besoin de passer par là pour intégrer notre travail sur le rythme.
J'attends beaucoup (trop sans doute!!) de ce deuxième dessin. Matt a toujours très peur de se tromper. Lui-même identifie des erreurs là où personne ne trouverait rien à redire et il se met à pleurer "C'est pas grave de se tromper, hein ? C'est pas grave de se tromper ?". Parfois, on ne sait même pas de quelle erreur il parle. Ses crises de larmes disproportionnées sont alors d'autant plus difficiles à comprendre et à gérer. Si jamais on se permet de rectifier une petite erreur (ex : oublier un "s " à un pluriel) ou simplement si l'on veut l'aider à faire quelque chose, il nous fait taire, il pleure et il répète "On n'en parle plus !". Puis il ajoute souvent "tu topes ?" pour mettre fin à une situation qui l'angoisse puisqu'il se sent -le plus souvent sans fondement- en position d'échec.
Si on lève un tout petit peu la voix (je dis bien un tout petit peu car, ainsi que je l'écris dans mon témoignage, nous savons qu'il faut apprivoiser Matt avec une extrême douceur) pour lui demander de cesser de pleurer alors qu'il ne s'est rien passé de grave, si notre visage laisse transparaître le moindre soupçon d'agacement ou de lassitude, il nous demande si on l'aime et il se met à appeler "au secours papi mamie". C'est dur pour nous d'entendre cela alors que nous ne le grondons pas et que nous voulons seulement qu'il arrête de pleurer et de se rendre malheureux pour trois fois rien ! C'est surtout inapproprié (il n'a toujours pas compris que l'on dit au secours en cas de danger). Bref, hier matin, nous avons parlé de tout cela calmement avec lui. Nous avons déploré sa manie de "chougner" pour un oui ou pour un non. Nous lui avons dit que cela nous fatiguait et nous peinait. Nous lui avons expliqué aussi qu'il devait nous écouter un peu plus. Il a dit qu'il était "Monsieur Colères" et que nous étions les "chefs" et il a illustré le tout sur un dessin. Comme nous lui avions fait remarquer qu'il pleurait beaucoup, il a dessiné une maison, une balançoire et un toboggan "larmes". Madame Mal-élevée -en référence à ses livres chéris encore un fois-c'est sa petite soeur . Au total, ce dessin n'est flatteur pour aucun d'entre nous ! Surtout pas pour Matt qui a fait une curieuse auto-critique de son comportement. S'il comprenait l'humour, on pourrait presque parler d'autodérision.
Je crois que c'est très bien qu'il intègre ce qui ne va pas (ses très fréquentes crises de larmes; ses leitmotiv verbaux peu appropriés...) en dessinant. Je suis sûre que cela peut l'aider à progresser.
En conclusion, il me semble qu'il faut vraiment encourager nos enfants à dessiner, surtout s'ils ont du mal à s'exprimer, ce qui est encore le cas de Matthieu qui peine toujurs à faire des récits.
A la maison, Thierry a depuis longtemps renoncé à son bureau : il est jonché des feutres et des feuilles de dessin de Matt qui vient y dessiner à tout moment. Plus j'y pense et plus je crois que cet "espace-dessin" , librement accessible en permanence, est important pour lui.
A deux reprises les jours derniers, Matt s'est jeté sur ses feutres alors qu'il rencontrait des difficultés (cognitives dans un cas; comportementales dans l'autre) et il a exprimé le tout à travers un dessin.
Sur ce premier dessin, Matthieu a représenté des notes de musique (anthropomorphes, notons-le). Les "Toc" représentent les battements du métronome. Matt a beaucoup de mal avec le rythme. Il ne le sent pas naturellement. Pour l'aider à jouer, je frappe la pulsation sur son épaule mais je ne sais pas si cela l'aide. Je prends aussi ses toutes nouvelles figurines en plastique de "Monsieur Curieux", "Monsieur Glouton" et "Madame Je sais tout" et je fais en sorte que Matt ait l'impression que ce sont elles qui impriment le tempo. Cela l'amuse et il se prête volontiers à l'exercice mais la route est longue, j'en ai peur, avant qu'il ne fasse de réels progrès sur le plan rythmique. Ce dessin, il l'a fait seul, comme s'il avait besoin de passer par là pour intégrer notre travail sur le rythme.
J'attends beaucoup (trop sans doute!!) de ce deuxième dessin. Matt a toujours très peur de se tromper. Lui-même identifie des erreurs là où personne ne trouverait rien à redire et il se met à pleurer "C'est pas grave de se tromper, hein ? C'est pas grave de se tromper ?". Parfois, on ne sait même pas de quelle erreur il parle. Ses crises de larmes disproportionnées sont alors d'autant plus difficiles à comprendre et à gérer. Si jamais on se permet de rectifier une petite erreur (ex : oublier un "s " à un pluriel) ou simplement si l'on veut l'aider à faire quelque chose, il nous fait taire, il pleure et il répète "On n'en parle plus !". Puis il ajoute souvent "tu topes ?" pour mettre fin à une situation qui l'angoisse puisqu'il se sent -le plus souvent sans fondement- en position d'échec.
Si on lève un tout petit peu la voix (je dis bien un tout petit peu car, ainsi que je l'écris dans mon témoignage, nous savons qu'il faut apprivoiser Matt avec une extrême douceur) pour lui demander de cesser de pleurer alors qu'il ne s'est rien passé de grave, si notre visage laisse transparaître le moindre soupçon d'agacement ou de lassitude, il nous demande si on l'aime et il se met à appeler "au secours papi mamie". C'est dur pour nous d'entendre cela alors que nous ne le grondons pas et que nous voulons seulement qu'il arrête de pleurer et de se rendre malheureux pour trois fois rien ! C'est surtout inapproprié (il n'a toujours pas compris que l'on dit au secours en cas de danger). Bref, hier matin, nous avons parlé de tout cela calmement avec lui. Nous avons déploré sa manie de "chougner" pour un oui ou pour un non. Nous lui avons dit que cela nous fatiguait et nous peinait. Nous lui avons expliqué aussi qu'il devait nous écouter un peu plus. Il a dit qu'il était "Monsieur Colères" et que nous étions les "chefs" et il a illustré le tout sur un dessin. Comme nous lui avions fait remarquer qu'il pleurait beaucoup, il a dessiné une maison, une balançoire et un toboggan "larmes". Madame Mal-élevée -en référence à ses livres chéris encore un fois-c'est sa petite soeur . Au total, ce dessin n'est flatteur pour aucun d'entre nous ! Surtout pas pour Matt qui a fait une curieuse auto-critique de son comportement. S'il comprenait l'humour, on pourrait presque parler d'autodérision.
Je crois que c'est très bien qu'il intègre ce qui ne va pas (ses très fréquentes crises de larmes; ses leitmotiv verbaux peu appropriés...) en dessinant. Je suis sûre que cela peut l'aider à progresser.
En conclusion, il me semble qu'il faut vraiment encourager nos enfants à dessiner, surtout s'ils ont du mal à s'exprimer, ce qui est encore le cas de Matthieu qui peine toujurs à faire des récits.
A la maison, Thierry a depuis longtemps renoncé à son bureau : il est jonché des feutres et des feuilles de dessin de Matt qui vient y dessiner à tout moment. Plus j'y pense et plus je crois que cet "espace-dessin" , librement accessible en permanence, est important pour lui.