L’ouvrage
de Ron Leaf et John McEachin, Autisme et
ABA : une pédagogie du progrès
(Pearson
Education, 2006) m’a beaucoup intéressée. Les petits programmes qui y sont
présentés de manière très structurée (objectifs, éventuels prérequis, méthode
étape par étape…) m’ont paru accessibles dans le cadre familial sans avoir
nécessairement recours à des éducateurs spécialisés. De fait, j’y ai retrouvé
beaucoup des pratiques intuitivement mises en œuvres à la maison quand Matthieu
était petit, à une époque où nous usions de stratégies comportementales et éducatives
sans le savoir…
Ce que j’ai particulièrement
apprécié dans cet ouvrage, c’est la place de choix laissée au jeu. Les auteurs y formulent très bien
son importance dans le processus du développement social d’un enfant. Dès lors,
on comprend bien la nécessité de favoriser l’émergence du jeu pour aider les
enfants avec autisme à progresser. Le jeu est à la fois une fin en soi et un
moyen de stimuler d’autres compétences, ce que j’ai essayé de montrer à ma
manière, dans mon propre livre. Voici un petit florilège des réflexions les plus justes (selon moi) de Ron Leaf et John McEachin sur le jeu :
« Etre capable de jouer de manière fonctionnelle avec les autres va accroître le bonheur de l’enfant. […] En outre, savoir jouer l’aidera également à acquérir des compétences cognitives abstraites. »
« Jouer est un cheminement important qui mène à l’amélioration du langage et à l’apprentissage en général. » (chapitre 11, compétences sociales et capacités de jeu).
Dans le chapitre 12 (Jouer
avec les autres), les auteurs montrent comment faire jouer un enfant avec
autisme avec ses pairs. Jouer avec des adultes leur paraît moins riche mais à
la maison, Thierry et moi avons pu constater -et nous continuons à la faire-
que cela débloquait déjà bien de compétences !